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Evelyne JOYAUX
(Présidente du Cercle
d'AIX-EN-PROVENCE) |
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Née en Algérie, de Parents enseignants, elle est Docteur Es Lettres, passionnée de l'histoire de l'Algérie et notamment de la période Française.
Elle est l'auteur d'un roman «Puisque l'ombre demeure» (voir en fin d'article) et également de cinq albums en bandes dessinées relatant la saga d'une famille durant les 130 ans de présence Française en Algérie. |
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Pour mener à bien la réalisation de sa conférence, Madame Evelyne Joyaux s'est consacrée à un travail de recherches de documents et de témoignages relatant le développement de l'Enseignement Français en Algérie, travail énorme qu'elle vient de concrétiser sur un site internet.
La Conférencière s'appuyant sur des documents d'époque projetés sur écran (écoles, classes, enseignants, photos de classes d'élèves de toutes confessions) souligna que l'effort d'alphabétisation
entrepris durant cette période avait été considérable mais non sans grandes difficultés (réticence
des populations). La tâche a été immense même si certains la jugent encore maintenant insuffisante
voire injuste. |
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Durant les premières décennies de la Colonisation, le Gouvernement avait appliqué les méthodes d'enseignement métropolitaines mal adaptées au pays et souvent rejetées par les populations elles-mêmes, non convaincues de l'intérêt de l'instruction notamment pour les filles.
Si en France, l'opposition a été vive à l'application des lois de Jules Ferry sur l'obligation scolaire, sa gratuité, sa laïcité, en Algérie cette opposition a été du même ordre amplifiée par des obstacles bien plus importants à franchir (obstacles financiers, isolement, manque d'Instituteurs principalement dans les campagnes). |
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Mais des personnages d'exception ont ouvert la voie à «un enseignement spécifique adapté, un enseignement par l'action». Ce sont eux qui ont «pensé l'école en Algérie» à l'image d'Eugène Scheer, cet instituteur né en Algérie de parents Alsaciens. Par leur lucidité, leur pragmatisme, leur connaissance du pays, ils conçurent les bases de l'enseignement de «l'école indigène» dont les méthodes influencèrent par la suite l'enseignement dans le bled en général et les classes d'initiation en particulier dans les écoles des SAS durant la guerre d'Algérie. |
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Une belle leçon d'histoire
C'est un cours magistral d'histoire sur l'évolution de l'enseignement en Algérie, qui a été donné par Evelyne Joyaux, invitée du Cercle Algérianiste de Valence. Docteur es lettres, chercheur, écrivain, officier de la légion d'honneur, autant de références qui cautionnent le sujet traité par cette dame, née en Algérie d'un père enseignant dans ce pays.
Avec opiniâtreté, la conférencière est revenue sur l'enseignement en Algérie à ses débuts vers 1840. Pièce après pièce, elle a reconstruit le puzzle des différentes étapes de l'école, sans éluder les opinions des uns et des autres. «Le professeur» Evelyne Joyaux à distillé son savoir, à un auditoire attentif, qui s'est probablement enrichi grâce à cette belle leçon d'histoire. L'occasion aussi de faire tomber les masques de la désinformation sur un sujet qui a été largement politisé (une fois de plus…) durant les 132 ans de présence française en Algérie.
Pour ce faire, Mme Joyaux est partie de la trilogie de Jules Ferry, ministre de «l'instruction» dans les années 1880 : obligation de la scolarisation, la gratuité, et la laïcité. Un ministre, qui avec sa vocation universelle de l'enseignement du Français, avait des visées sur les colonies. Même si en 1880/90 il donnait, déjà… une définition caricaturale du «colon».
Des écoles coraniques, aux écoles primaires, et à la scolarisation des indigènes, en passant par les embryons de l'enseignement de la médecine dès 1832, la conférencière a passé en revue toutes les phases d'un enseignement adapté à ce pays. De 1840 à 1920, à chaque création de village on a créé une école. Entre 1945 et 1950 la France ouvre 3.000 nouvelles classes en Algérie mais n'arrivera pas à combler l'excédent démographique de l'époque.
Evelyne Joyaux a ensuite fait référence à la méthode liée au langage, inspirée par Eugène Scheer qui, au début du 20e siècle, est réservée aux jeunes enfants qui parlent une autre langue. Ce sont les fameuses Ecole Indigènes avec leurs manuels spécifiques et une méthode qui, aujourd'hui encore, à ses adeptes. «Il n'y a jamais eu de volonté délibéré de la France, de tenir dans l'ignorance une catégorie de la population» dira-t-elle en conclusion.
Jo. CANTON
(Dauphiné Lilbéré)
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La création de villages de colonisation, la vis des hommes qui s'y installèrent, le développement de ces centres, tout ce qui trouva sa place un jour dans la mythologie des autres peuples constitue au contraire «l'Histoire Interdite» de la France en Algérie.
Les Archives d'Outre-Mer conservées à AIX-EN-PROVENCE permettent pourtant d'explorer avec une extrème précision ce temps des commencements. Les documents qui s'y trouvent ont fourni la trame de ce roman qui laisse toute sa place à la terre rude, s'attache au destin des êtres qui s'y aventurèrent, à leur métamorphose lente dans une solitude qui décuple la valeur de la rencontre, de la parole et de l'amitié.
(4ème de couverture)
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