accueil
Calendrier 2009
Article
- Conférence du 6 décembre 2009 - Claude HARY

La tragique aventure des S.A.S (Section Administrative Spécialisée)
~ Septembre 1955 - Juin 1962 ~

Le 6 décembre 2009, le Cercle algérianiste invitait monsieur Claude HARY pour une conférence sur un sujet méconnu : Les Sections Administratives Spécialisées.

Le président Bernard CINI accueille
le conférencier Claude HARY

Appelé sursitaire, Claude Hary rejoint directement en 1957 l'école des officiers de Réserve de Saint-Maixent après avoir réussi à l'examen de la Préparation Militaire Supérieure (PMS).
Devenu Sous-lieutenant de Réserve, il se porte volontaire pour les Affaires Algériennes et rejoint Alger en avril 1958.

Après un stage de 10 jours, il est affecté jusqu'en août 1960, comme officier adjoint dans diverses SAS du département de Tlemcen et principalement dans l'arrondissement de Nemours (SAS d'Aïn kébira, de Djeballa, des Souhalia, d'El Bor et de Nédroma.)

Passé Lieutenant, il prend le commandement de la SAS de Sebdou, plus au Sud. Libéré des obligations militaires, il souscrit un engagement de carrière de 8 ans, comme Officier de Réserve Servant en Situation d'Active (ORSA).

En juillet 1961, à l'issue de plus de 3 ans et demi de présence en Algérie et ne voulant pas assister à «la fin» tragique qui se prépare, il demande à être remis à disposition de son Arme. Il est alors affecté au Centre d'Instruction du 11ème BCA, à Barcelonnette, où il forme de jeunes appelés en 3 mois, avant leur départ pour l’Algérie.

En 1963, il est affecté à la 9ème Compagnie Saharienne Portée, à Adrar, en plein coeur du Sahara, et retrouve une Algérie indépendante. A la dissolution des Compagnies sahariennes, il est affecté en janvier 1964 à Miliana, au 15/9 R.I.A. Il rejoindra la France avec son bataillon à la fin de juin 1964. Désireux d’être affecté dans une unité d'Allemagne, il se retrouve en garnison à Valence, au 75ème R.I.

Marqué au front de l’infâme «Algérie Française», il est mis à l’écart au sein même de l’armée. En 1965, il démissionne et commence une carrière civile.

Il entre comme stagiaire sous-directeur à la chaîne de magasins MONOPRIX où il gravira tous les échelons pour finir Directeur Régional, à Lyon puis à Marseille, ayant tous les magasins du Sud de la France en charge. Il prend sa retraite en janvier 1997.

Claude Hary est Chef de Bataillon honoraire, Chevalier de la Légion d'Honneur (à titre militaire) et Officier de l'Ordre National du Mérite, Croix de la Valeur Militaire (2 citations).

Le conférencier a évoqué devant un public attentif, ce que furent les SAS : leurs espoirs, leurs réussites, leurs échecs, de l'origine de leur création en 1955 à leur acte de décès en juin 1962.

Les officiers SAS s'inscrivent dans la légende des officiers des «bureaux arabes» et du service des «affaires indigènes» à l'époque de Lyautey.
Les SAS représentent, ainsi, la réalité de la politique de la France pour l’intégration de l'Algérie à la métropole.

Claude HARY a démontré que cette politique s'est incarnée, pour l'essentiel, à travers de très jeunes officiers, plus ou moins volontaires, mal formés, mal préparés, isolés dans des lieux hostiles et pourtant seule autorité représentant la France en contact avec les populations déshéritées du bled.

Nous avons vu les officiers SAS obtenir l'adhésion des populations qui leur ont été confiées et ainsi, compromettre les hommes qu'ils ont engagé au service de cette politique : harkis des harkas et surtout moghaznis des maghzens.

Claude Hary a témoigné également sur le quotidien de la vie des SAS et nous a fait entrer dans les mechtas, nous plongeant au coeur du maghzen, nous faisant ressentir les affres d'une population soumise aux Français le jour et au FLN la nuit.

Nous avons enfin suivi l’évolution de la politique de la France à travers les déclarations successives du général de Gaulle qui plongea progressivement «ceux qui y ont cru» dans le désarroi puis la colère et, enfin, le renoncement !


Images tirées de la conférence de Claude HARY


Haut

La conférence de Claude Hary, tirée de son livre intitulé «L’autre guerre d’Algérie», est avant tout un témoignage de ce qu'une poignée d'hommes réussirent à accomplir en quelques années.

On ne retient de la guerre d'Alégérie que son volet répressif.

Or, la France a voulu s'attaquer non seulement aux conséquences de la guerre d'Algérie, mais également à ses causes. pour cale, elle a mis en place 700 SAS quadrillant l'ensemble du pays, dont le rôle était de remédier à la misère dont souffraient les populations. les officiers SAS allaient ainsi protéger, reconstruire, soigner, instruire, former des maires, donner du travail et distribuer des aides sociales à la population.

En s'impliquant auprès des populations, les officiers SAS ont joué malgré eux un rôle politique, en totale cohérence avec les choix de la France de 1955 à 1958. Avec l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle, les SAS servent d'abord d'alibi à la politique algérienne du générale de Gaulle, avant d'être sacrifiés dans le cadre de la politique d'autodétermination de l'ALgérie à partir de 1960.

Apéritif et repas de Noël pour conclure cette journée


Haut

Crédit photos : Serge BERNARD, Philibert CINI & Bernard CINI