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Calendrier 2008
Lettre ouverte
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- Conférence du 9 mars 2008 - Roland Courtinat

La piraterie barbaresque en Méditerranée XVIème-XIXème siècle

Le Dimanche 9 Mars 2008, bien que journée électorale, le public était venu nombreux assister à la Conférence diaporama de Monsieur Roland Courtinat, invité par le Cercle Algérianiste de Valence. Le thème abordait «La piraterie barbaresque en Méditerranée du XVIème au XIXème siècle.»


Roland Courtinat (à gauche)
en compagnie de Bernard Cini
président du Cercle algérianiste

Monsieur Roland Courtinat est né à Alger en 1927.

Après des études au lycée Bugeaud puis à la Faculté des sciences d’Alger, il commence sa vie professionnelle dans la société algérienne des Entreprises Léon Chagnaud, comme chef de fabrication des canaux d’irrigation en béton armé. Son parcours professionnel le conduit de Rouen à Marseille où il occupe un poste d’ingénieur au Dragage et Travaux Publics.

En 1984, il retrouve sa ville natale après avoir été nommé ingénieur sécurité pour tous les chantiers de la société en Algérie.

Il rentre en France en 1986 pour prendre sa retraite.
Il se passionne alors, au travers de ses lectures, à l’histoire de la piraterie barbaresque ayant comme base essentielle la régence d’Alger.

Le conférencier a, durant une heure et demie, conquis un auditoire très attentif.

Débutant par l'historique de la piraterie que l'on peut dater des débuts de la navigation (4 à 5 mille ans avant notre ère), le conférencier fera la distinction entre un «Corsaire», mandaté par un souverain pour «piller un navire ennemi» et un «Pirate», agissant pour son propre compte, pillant tout navire et faisant le commerce d' esclaves.

La deuxième partie de la conférence abordait plus spécifiquement la piraterie et l'esclavage organisés durant des siècles par la Régence Turque d'Alger.

Monsieur Courtinat, par des documents et des illustrations, a démontré que cette «Piraterie» était à ses débuts une forme de «djihad», sorte de guerre maritime contre les chrétiens qui les avaient chassés d'Espagne. Elle deviendra au fil des siècles «Brigandage» et les soldats de l'islam des «pillards barbaresques» soutenus voire encouragés par les différents Deys d'Alger car source de richesses pour la Régence. Durant tout le XVI siècle, la piraterie barbaresque est souveraine dans toute la Méditerranée voire même au-delà du détroit de Gibraltar et jusqu'en Islande.

Du XV au XVII siècle, toutes les opérations punitives tentées contre la Régence d'Alger se révéleront désastreuses, principalement celle de Charles Quint en 1541.

Ce n'est qu'au XIX siècle que les puissances européennes réunies, décidèrent de mettre fin à cette piraterie mandatant la France et l'Angleterre. Seule la France agira. En janvier 1830, la décision est prise en Conseil des Ministres et approuvée par le Roi Charles X. En juin 1830, débarquant et investissant la Régence Turque, la flotte et les troupes françaises mettront fin à la «Piraterie Barbaresque.»


Livre écrit par Roland Courtinat
aux éditions Gandini

A l'issue de sa conférence très applaudie et appréciée, Monsieur Courtinat a dédicacé ses livres traitant de ce sujet.

La piraterie barbaresque est d'abord et avant tout un Djihâd maritime, justifié par les guerres de prééminence religieuse entre l'islam et la chrétienté. La piraterie barbaresque, comme la piraterie chrétienne, s'intègre dans le contexte des opérations guerrières menées de part et d'autre. C'est par la suite que les écumeurs des mers saisissent tout le profit que la Méditerranée peut leur apporter, car elle est un champ d'action propice aux rapines, à la traite des femmes, au trafic des esclaves.

De jour comme de nuit, sans trêve et sans relâche, les raïs d'Alger sillonnent toutes les mers à bord de leurs navires. Leur haine des chrétiens aboutit impitoyablement à une impressionnante série de coups de mains, de harcèlement contre les convois maritimes de transport de troupes et de pèlerins chrétiens à partir des côtes de Barbarie. Au-delà de la piraterie proprement dite, ce nid de vipères qu'était Alger attirait les trafiquants sans scrupule qui se chargeaient de rachat à vil prix des cargaisons capturées et des victimes infortunées qui finissaient aux fers sur les bancs de chiourme, au bagne et vendues au plus offrant sur le marché des esclaves.


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Moment de convivialité, après la conférence,
autour d'un civet de lièvre

Le verre de l'amitié fut ensuite partagé par toute l'assistance et suivi d’un repas.


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