C’est ainsi que six instituteurs et une institutrice, tous Européen, qui rejoignaient dans la matinée du 7 mai leur poste à Saint-Cloud, à 33 kilomètres à l’est d’Oran, sur la route de
Mostaganem, ont été portés «disparus».
«Disparition» également, près d’Oran, de trois jeunes
mécaniciens à l’arsenal de
Mers-el-Kébir : Michel Amat, Daniel Sanchez et
Jean-Pierre Gil. A Saïda, c’est de M. Jean Duchet, fils d’un
ingénieur du génie maritime, dont on est sans nouvelle.
Enfin, une autre «disparition» a été enregistrée dans l’après-midi. Il sagit de Mme Claudine Terrier,
30 ans, femme de salle à l’hôpital civil d’Oran, qui a été vue pour la dernière fois le
7 mai, lorsqu’elle quitta son service à 11h20.
Après avoir combattu durant de
longues années, en Algérie, au Maroc et en Tunisie,
les anciens combattants
d’Afrique du Nord méritent la
reconnaissance de la nation.
Nous pouvons associer à cet
hommage, les victimes civiles de ces conflits.
45 ans après la fin de la guerre d’Algérie, chaque commune peut faire un geste dans ce sens.
page 02
- Parce que le choix de cette date est unanimement condamnée par la totalité de la communauté des Français d’Algérie, des harkis, et de la quasi-totalité des associations d’anciens combattants,
- Parce que depuis de trop longues années, cette date est source de divisions entre les associations d’anciens combattants,
- Pour mettre fin à toutes les polémiques qui perdurent depuis de trop nombreuses années.
- Pour apaiser et rassembler enfin, l’ensemble des Français pour une commémoration digne et solennelle.
- Peut-on d’un côté rendre hommage aux Harkis, le 25 septembre journée officielle, et de l’autre inaugurer une rue ou une place du 19 mars 1962, alors que des milliers d’entre eux étaient enlevés et massacrés ainsi que leurs familles, après cette date? (voir témoignages page 10 & 11)
- Peut-on inaugurer une rue ou une place du 19 mars 1962, alors que des militaires français, appelés du contingent ou engagés étaient enlevés, torturés et tués après cette date? (voir témoignages pages 8 & 11)
- Peut-on inaugurer une rue ou une place du 19 mars 1962, alors que des milliers de français de tous âges, de toutes origines, de toutes confessions, Pieds-Noirs, musulmans, métropolitains, étaient enlevés, torturés et tués après cette date? (voir témoignages pages 6, 7 & 9)
- Peut-on inaugurer une rue ou une place du 19 mars 1962, alors qu’après cette date, plus d’un million de Français de souche européennes étaient contraints de fuir leur terre natale pour échapper aux enlèvements, ou à la mort?
- Peut-on inaugurer une rue ou une place du 19 mars 1962, alors que cette date est considérée comme une
victoire en Algérie et perçue comme la défaite de la France ? (voir page 13)
page 03
Recrudescence des enlèvements massifs et aveugles, après le 2 mai 1962.
En usant de rapts, le FLN évite l’emploi des armes et croit pouvoir donner l’illusion que le
cessez-le-feu est intact.
page 04
Oui, mais ce cessez-le-feu a-t-il été respecté?
Par l’Armée Française? OUI !
Par le F.L.N.? NON !
Enfants enlevés d'Avril à Juillet 1962
(liste non exhaustive)
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- Cette date a été choisie par le F.L.N. pour
célébrer sa prétendue victoire militaire sur l’Armée Française (voir la page 13).
- Il n’existe pas en France de commémoration ni de baptêmes de lieux publics pour :
- le 22 juin 1940, date de l’armistice de la guerre 39/40 contre Hitler demandé par le Président du Conseil, le Maréchal Pétain.
- le 21 juillet 1954, date des Accords de Genève mettant fin aux combats d'Indochine entre la France et le Vietminh signés par le Président du Conseil Mendès-France.
- Les médailles commémoratives des Opérations de Sécurité et de Maintien de l’Ordre avec agrafe «Algérie» sont attribuées jusqu’au 1er juillet 1964, et la période d’attribution des Cartes de Combattant d’A.F.N. ou Titre de reconnaissance de la Nation est limitée au 2 juillet 1962 et non au 19 mars 1962.
- Nous ne devons pas oublier les «Morts pour la France» des combats du Maroc et de Tunisie.
(F.L.N. : Front de Libération National)
(A.L.N. : Armée de Libération Nationale)
ART. 2
Les deux parties s'engagent à interdire tout recours aux actes de violence collective et individuelle.
ART. 11
Tous les prisonniers faits au combat détenus par chacune des parties au moment de l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, seront libérés; ils seront remis dans les vingt jours à dater du cessez-le-feu aux autorités désignées à cet effet.
Les deux parties informeront le Comité international de la Croix-Rouge du lieu du stationnement de leurs prisonniers et de toutes les mesures prises en faveur de leur libération.
page 06
DAUPHINE LIBERE
Il y 45 ans, s’achevait la guerre d’Algérie, avec tous les drames inhérents à ce type de conflit.
Jusqu’en 2003, aucune date officielle n’était retenue pour commémorer les soldats morts en Algérie.
Les associations et amicales de rapatriés et d’anciens combattants commémoraient à des dates différentes, les morts pour la France, civiles et militaires.
Pour le monde des rapatriés et une partie des anciens combattants, la date choisie était celle du 16 octobre, date d’inhumation du soldat inconnu d’Algérie sur le site chargé d’histoire de Notre-Dame-de-Lorette, près de Lens. Certains proposaient le 11 novembre, comme jour national de la mémoire.
Enfin, plus polémique, d’autres commémoraient le 19 mars, date de l’application du cessez-le-feu.
Il était anormal de ne pas commémorer ensemble l’hommage aux combattants et aux civils, victimes de ce conflit.
Dans une volonté de consensus national, le gouvernement a choisi le 5 décembre, jour neutre de l’inauguration du Mémorial National érigé quai Branly, pour commémorer officiellement les Morts pour la France, en y associant ceux des combats de Tunisie et du Maroc et depuis 2005, les victimes civiles de ces conflits.
La grande majorité des associations se sont rangées à cette décision d’apaisement.
Cependant, quelques associations d’anciens combattants persistent, le 19 mars, à commémorer ce cessez-le-feu, que l’on sait ne pas avoir été respecté par le FLN, et qui marque le début de milliers de drames pour les Harkis, les soldats du contingent et les Français d’Algérie.
Elles demandent en plus d’officialiser ce jour anniversaire du cessez-le-feu.
C’est dans le cadre de cette volonté d’union que nous vous proposons ce projet.Nous souhaiterions connaître votre réaction vis à vis de ce projet.
Comptez-vous y apporter un avis favorable ?
Vous avez peut-être déjà inauguré une place ou une rue du 19 mars 1962 dans votre commune.
Sachez qu’aucune décision n’est irréversible.
Les différentes mairies des départements de la Drôme et de l'Ardèche ont été invitées à nous informer de la suite qu'elles donneraient à notre proposition.
Vous trouverez en bas du document, quelques unes de ces réponses, ainsi que des articles de presse relatant notre action.
Merci de nous communiquer vos réactions à notre adresse Internet : cerclealgerianiste2607@aliceadsl.fr
Témoignage de sa nièce.
..., je vous confirme les éléments concernant la disparition de mon oncle maternel, l’abbé Jacques Cerda, le 9 mai 1962, entre Sidi Moussa, sa paroisse, et l’Arba dans le département d’Alger. Il était alors âgé de 46 ans et se trouvait à bord de son véhicule. Toute la famille résidait à Alger, ses deux soeurs, dont ma mère âgée actuellement de 87 ans, ainsi que mon père et mon oncle ont effectué des recherches en faisant parvenir des lettres auprès des chefs de Wilaya qui ont répondu que cet enlèvement était une erreur et qu’il y avait des éléments incontrôlés dans le F.L.N. Ma famille s’est rendue auprès de l’archevêque Duval qui a conseillé de ne pas ébruiter «l’affaire». Nous sommes restés à Alger jusqu’au 26 septembre 1962, en espérant avoir des nouvelles ou pire que le corps nous soit rendu.
Ci-après un extrait de journal, dont l’article écrit par Vanuxen (général), parle de mon oncle dans le dernier paragraphe «Ils ont des yeux et ne verront pas» : «... Rappelons que l’abbé Cerda, curé de la paroisse de Sidi Moussa, un mois avant l’indépendance, a été enlevé de sa cure. Son corps fut retrouvé en août 1962; on sait qu’il avait été traîné de douar en douar et terriblement mutilé, les yeux arrachés, le nez cisaillé, les oreilles coupées...».
Le corps de mon oncle n’a jamais été rendu à la famille et après des recherches récentes auprès de l’archevêché d’Alger, le dossier «n’existe pas...».
Témoignage de sa petite cousine.
Notre petit-cousin Jean-Paul Bou, fils de Maurice et Marcelle née Vidal, est né le 20 mai 1945 à Sidi-Bel-Abbès. Nous avions appris pas ses parents, aujourd’hui décédés, son enlèvement le 19 mai 1962 à Air de France, banlieue d’Alger.
Nous avions également appris que, malgré de très nombreuses recherches, ses parents n’ont jamais pu avoir aucune information sur sa disparition...
Région d’Oran |
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ALPHONSO Carmen ALPHONSO ALPHONSO ALPHONSO BOU Jean-Paul CHASTEAU Alain CHASTEAU Denise COUTURIER Henri COUTURIER Paul CLAUS FRANCO Jean-Paul FRANCO Lucien FRANCO Christine HERNANDEZ Robert MARUCCHI Louise MARUCCHI Edmond MONER Henri RICARD Marie-Claude RICARD Alain RICARD Edith MESMACQUER X TALLENCE Jean-Paul TALLENCE Jean-Paul TALLENCE Robert TORREZ Henri TRAMINOT Guy VILDEIL Corinne |
enceinte 6 mois |
page 07
Mohamed Abrous, titulaire de la Médaille militaire et de la Croix du Combattant, est né le 10 mai 1932 au douar Lardjem, près d'Orléansville.
Il est fait prisonnier le 5 juillet 1962, le jour de l'indépendance de l'Algérie.
Le Groupe mobile de sécurité est désarmé à la demande du FLN. Les soldats du groupe sont cantonnés à la caserne de Bidoula, proche de Tizi-Ouzou, dans l'attente de leur affectation. Des membres du FLN font irruption dans la caserne. L'action est en parfaite contradiction avec les accords d'Evian.
Vingt-trois soldats sont faits prisonniers et conduits au camp de Makouda, où ils sont jugés par un tribunal militaire algérien. Des vingt-trois soldats, un certain nombre - le témoin ne se rappelle plus le chiffre exact - sont fusillés ou exécutés à la baïonnette. Mohamed Abrous est condamné à mort, mais la sentence est retardée ; il n'en saura jamais la raison. Il est ensuite incarcéré au camp du Maréchal avec trois cents prisonniers, des militaires en majorité, mais également des civils. La torture est quotidienne. Les prisonniers sont battus et doivent porter des charges sur leurs épaules jusqu'à l'épuisement.
On transfère le témoin à El-Harach, où il ne reste que quelques jours, puis il se retrouve à Maison-Carrée, au milieu de six cents prisonniers civils et militaires, français ou harkis comme lui. Il y reste quatre ans....
Témoignage tiré du livre «Les oubliés de la guerre d’Algérie» de Raphaël DELPARD.
Région d’Alger |
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ALONZO Michel ASSOUN Guy BOURAIE Michel CLAUDET COURT Alain COURT Armand CALSANTO DIAZE FALCONE Daniel FRANCESCHI Jean-André GOLDBERGS Dzimtra HESTROFER Joël HOUART Alain JUEN Marcel JUEN Marie-José JUEN Jean-Claude JUEN Alain JUEN Philippe LEFEVRE (2 enfants) LEIBER Roland-Francis MANUGUERA François MAZELLA Claude MERROUCHE Edgard MONTIEL Albert OLLEN Christine ORCEL Jean-Claude OARION Norbert ORFILA Bernard PIROLLO Bernadette ROPERO Georges ROPERO Gérard SANCHEZ TRAFFEN Gaston VAQUER (2 enfants) YVORA Bernard |
17 ans |
ALVADO Jean-Paul BAGOU Armand BARBIER Guy BARJOU ANdré BLANCHARD Raymmond BOURDON BOURGEOIS Gilbert BRETAUDEAU Georges BRETON Oscar BRILLOUET Jean-Pierre CASSIS Maurice CHARBON Michel CHOMBEAU Michel CORBIER Guy COSTA Henry COUSIN Georges DELABRUYERE Jacques DEL’ISOLA Viencent DESCHELE Louis DESCHER Henry DESIR Yves DESSOLA Jean-Pierre DESVERGNE Jean-Pierre DUBOCAGE Gilbert DUCRET René DUPUIS Alfred DURAND Claude DUTRUEL Maurice DUVAL Marcel FAUQUE Fernand GAGNIERE Francis GARDIN Jean-Claude GAUTHIER Raymond GINESTA Daniel GOUIN Pierre GRANAT Tedeux GUICHENE Pierre GUILLEM Alfred GUILLEMOT Henry |
17/07/1962
22/06/1962 |
page 08
HESTROFFER Marceau INVEISINI Roger JACQUET Michel LANTRES Jean-Pierre LAPIERRE Jean LE GALL Henry LEFEVRE Jacques LE MERRE François LEMICHEL Raymond LETIENT Adolphe LLOPIS Michel MARQUES Jean-Claude MASSART René MAUPAS Philippe MOLLAT DU JOURDAIN F. MOLLEINS Charles MOREAU Albert MOURIN Joël NERY Claude NOUGE Jacques PARASCANDELLO André PASQUIER Gérard PINI Louis POIRIER Rémi PROVOST Jean-Claude RAMIREZ Joseph ROLLAND Pierre SANCHEZ François SOLER François SOULE François SPENGLER SUIRE Georges SZERMENT Georges TIREAU TORRES Claude TOUCHARD William TOULIS Jean VERNOU Pierre VISSERON Jean |
24/07/1962
05/07/1962 |
page 09
Plusieurs disparitions d’Européens ont été signalées ces jours derniers à Alger, comme d’ailleurs dans les autres villes d’Algérie.
La première est celle de M. Pierre Levy, officier de police adjoint, âgé de 47 ans, originaire de Saigon. Le 29 avril dernier, à 9 heures, il quittait son domicile, cité de la Concorde, à Birmandreis (quartier sud d’Alger) et n’a pas reparu depuis.
Hier après-midi, M. Gérard Levy,
26 ans, assistant à la faculté de la Vallée, également à Birmandreis, au volant de sa 4 CV. Il devait se rendre à la Cité
universitaire de Ben Aknoun. Cependant il ne s’est pas présenté à cet établissement et n’a pas regagné son domicile.
Enfin, à Maison Carrée, périphérique est d’Alger,
M. Marius Pasqualini, 24 ans, originaire de Bastia, instituteur à l’école de garçon Laverdet, sortait de chez lui,
1 rue Bugeaud, pour se rendre à la poste. Il a été aperçu pour la dernière fois, à 10 heures, rue Arago, en
compagnie de deux musulmans. Depuis sa famille est sans nouvelle de lui.
Autres disparitions : celle de
M. François Marinelli, 64 ans, chef de chantier à Maison Carrée, M. César Roland, 30 ans, qui allait de St-Eugène à
Bab-El-Oued, en voiture, M. Scotto,
26 ans, qui s’était rendu à
Hussein-Dey.
A Birmandreis, des musulmans ont enlevés deux Européens, MM. Edgar Tiffou et François Moli, qui circulaient en voiture. La voiture a été retrouvée dans un garage. Sa plaque minéralogique avait été falsifiée.
Ce matin, à huit heures, M. Paul Raymond, agriculteur à Aïn Bessem, a été enlevé ainsi que trois musulmans qui
l’accompagnaient.
L'Aurore du Lundi 7 mai 1962
Nul n’est à même de dire dans quelles circonstances précises les trois occupants de la voiture furent attaqués.
Lorsque les pompiers arrivèrent sur place, ils ne devaient trouver que trois cadavres mutilés et à demi-calcinés.
Les malheureux, qui étaient complètement nus, avaient
la tête écrasée par des pierres et le ventre ouvert. Leurs papiers ayant disparu, il n’a pas encore été possible de les identifier. la sauvagerie des
meurtriers a provoqué une émotion
considérable parmi la population européenne. Des renforts ont été envoyés dans ce quartier.
page 10
page 11
«Les harkis sont enterrés vivants dans des trous à hauteur d’homme, on les recouvre ensuite de béton armé sous le soleil saharien; pour calmer leur soif, seule de l’eau salée leur est administrée, ils ont fini bien tristement. D’autres harkis ont été battus comme moi, par des femmes ou des enfants. Le F.L.N. les exhortait ainsi à participer à toutes ces atrocités.»
«Tout harki qui possédait des médailles militaires, se les faisait planter dans la chair avant son exécution.»
Témoignage tiré du livre «Français sans patrie» de Brahim SADOUNI.
Un harki est arrêté le 8 août 1962 par un commando FLN de la Wilaya n° 3. L'arrestation se déroule devant une caserne de l'armée française, où deux soldats en faction observent la scène sans intervenir. Conduit dans une maison près de Menerville, le prisonnier est mêlé à une douzaine de prisonniers, dont sept Français. Ils seront égorgés, mais auparavant ils auront eu les genoux éclatés par balle. Le témoin (qui a tenu à garder l'anonymat dans ce livre) subit des tortures.
On le contraint à manger un couscous arrosé du sang des Français qui ont été égorgés, et à boire de l'eau de lessive. On lui brise les doigts, il est blessé à une jambe.
Pour obtenir ses aveux, on lui ligote les poignets avec du fil de fer barbelé. Il est également contraint de s'asseoir sur le goulot d'une bouteille. Le traitement lui provoque des fissures anales médicalement constatées après sa libération.
Il est alors reconduit à Menerville, où il reste pendant vingt jours en compagnie de deux Français et de sept Algériens. Les tortures recommencent et les assassinats également.
Les deux Français et les quatre Algériens sont égorgés.
On l'incarcère ensuite à Maison-Carrée, où pendant un an il ne voit jamais le jour, dort à même le sol et subit quotidiennement des brimades.
Un ami de sa famille intervient en sa faveur et le fera libérer.
La détention de ce harki aura duré deux ans.
Témoignage tiré du livre «Les oubliés de la guerre d’Algérie» de Raphaël DELPARD.
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Bernard Bricet sert dans la marine. Un soir de juin 1962, en compagnie de deux camarades, il patrouille avec un lamparo dans la crique de Bouzadjar lorsque survient un chalutier bourré de soldats de l'ALN. D'emblée, les Algériens font preuve d'une grande violence à l'égard des jeunes Français : coups sur le visage et sur le crâne.
..., Les prisonniers sont emmenés dans un village nommé Boucoudan, au-dessus de Beni-Saf, qui sert de camp de détention. Si l'hygiène est acceptable, ainsi que la nourriture, en revanche la terreur règne : Coups de cravache et de fouet s'abattent à n'importe quel moment et pour n'importe quelle raison. Les soldats ne savent jamais, quand la porte de leur cellule s'ouvre, s'il s'agit de l'annonce d'une corvée ou d'une exécution. Les journées se passent à creuser une énorme tranchée. À quoi pouvait-elle bien servir?
- Un de nos camarades comprenait l'arabe. Il avait surpris une conversation entre gardiens. C'était notre tombe que nous creusions.
- Un matin, nos geôliers nous ont fait monter dans des camions. Ils nous ont emmenés à la base d'Arzew, où nous avons été libérés. ...
- Après votre libération, avez-vous fait des cauchemars ?
- Pendant des années. Je regrette de ne pas avoir été suivi par un psychologue......
Témoignage tiré du livre «Les oubliés de la guerre d’Algérie» de Raphaël DELPARD.
Guido Casa est enlevé le 21 août 1962, au pont d'El-Kantara à Constantine, alors qu'il se trouve en permission libérable.
À la prison où il est conduit, il subit des interrogatoires. Incapable de répondre aux questions posées, dont il ne comprend pas le sens, il est battu à coups de crosse de fusil et reçoit en plus des coups de pied dans le ventre et dans les côtes.
Il est libéré le 30 août 1962. Sa détention a duré une dizaine de jours.
Depuis, il est régulièrement soigné pour des troubles psychiques à la clinique de Borgo, en Haute-Corse.
Témoignage tiré du livre «Les oubliés de la guerre d’Algérie» de Raphaël DELPARD.
Instituée par la loi du 19 décembre 1926, la carte du combattant a été accordée aux combattants en Afrique du Nord par la loi 74-1044 du 9 décembre 1974.
Les conditions d'attribution ont fait l'objet de nombreux textes.
Des conditions de base permettent l'obtention de la carte du combattant :
- avoir servi au moins 90 jours (consécutifs ou non) en unité combattante ;
- être titulaire d'une citation à titre individuel - avoir reçu une blessure de guerre homologuée par l'autorité militaire ;
- avoir été évacué d'une unité combattante pour une blessure reçue ou une maladie contractée en service.
Mais en raison du caractère spécifique du conflit, la législation a été modifiée à plusieurs reprises.
Dans sa forme la plus simplifiée à ce jour, la carte du combattant est attribuée à l'ancien combattant ayant servi en Afrique du Nord à condition d’avoir été présent durant quatre mois ou 120 jours entre :
le 1er janvier 1952 et le 2 juillet 1962 Tunisie
le 1er juin 1953 et le 2 juillet 1962 Maroc
le 31 octobre 1954 et le 2 juillet 1962 Algérie
(Texte extrait du site Internet de l’Association demandant la commémoration du
19 mars 1962.)
page 13
Parce qu'il est plus important de rendre hommage à des Hommes, plutôt que s'acharner à commémorer une date aussi polémique, refusons à nos rues et à nos places le nom du 19 mars 1962 !
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A COLOMBES LA RUE DU 19 MARS 1962 EST DEVENUE LA RUE DES ANCIENS COMBATTANTS
Répondant à une demande déjà ancienne et constante de la quasi totalité des associations de combattants et de réservistes de la ville, le conseil municipal, sur proposition de Monsieur Marcel de PICCIOTTO, maire adjoint chargé des anciens combattants qui en avait entretenu Madame Nicole GOUETA, maire de Colombes et conseiller général des Hauts de Seine, a décidé le 13 mai 2004 de changer la dénomination de la rue du 19 mars 1962 qui est désormais la rue des Anciens Combattants dont le nom rend hommage à tous les combattants de toutes les guerres.
Le décret instituant le 5 décembre comme date officielle pour rendre hommage à ceux qui ont versé leur sang pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie règle la question et la ville
décida de ne célébrer désormais que cette date.
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Cher Monsieur,
J'ai bien reçu votre lettre en date du 7 mars 1997 par laquelle vous me transmettez une plaquette me précisant les événements qui se sont déroulés après le 19 mars 1962 en Afrique du Nord.
J'ai été Sensible à ces documents et je tenais à vous faire savoir, que j'avais décidé de débaptiser la place du 19 mars 1962 à Corbeil-Essonnes, afin de la dénommer "Place des Anciens Combattants d'Afrique du Nord et d'Indochine".
Ainsi, au-delà de la polémique sur cette date qui n'est pas officialisée en tant que cérémonie commémorative, j'ai tenu à rendre hommage à toutes celles et tous ceux, civils et militaires qui sont tombés au cours de ces événements tragiques, qu'ils soient victimes avant le 19 mars ou après le 19 mars.
Il me semble que cette proposition au lieu d'être critiquée, devrait au contraire faire l'unanimité du monde des Anciens Combattants puisque ce qui est important, c'est l'attachement et la volonté que l'on a de rendre hommage et de se souvenir.
Je vous prie de croire. Cher Monsieur, à l'assurance de mes sentiments les meilleurs.
- CERCLE ALGERIANISTE NATIONAL |