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Prix CITRON
Prix Agrumes
A.G. 2009
Lauréat Patrick BATTESTI


Le Dauphiné Libéré - 17 décembre 2008

Edito

Décidément nous ne réussirons jamais à refermer les blessures de l'âme de notre communauté. Il y aura toujours un provocateur, un propagandiste politique, pour venir remuer le couteau dans la plaie.

En l'occurrence il s'agit du conseiller municipal de Valence Patrick Battesti qui, par ses propos diffamatoires, est venu insulter les associations de Français de l'ex AFN. Rappelons que de par leurs statuts, celles-ci sont apolitiques. Cela s'est passé lors du conseil municipal qui s'est tenu en décembre 2008 et dont un extrait a été publié dans le Dauphiné Libéré du 17 décembre 2008.

En assimilant notre communauté à des gens proches de l'extrême droite, vous nous faites, M. Battesti, un procès d'intention. En effet, votre prise de position n'est basée que sur des hypothèses fallacieuses ou une vue de l'esprit. Ou alors, elle consiste à diffuser le message de ces oiseaux de mauvais augure dont la vocation est de continuer à stigmatiser une communauté. C'est mal connaître l'histoire et la sociologie de l'Algérie que d'affirmer de tels propos. Ils sont mensongers et blessants !

Non Monsieur Battesti, les français de toutes confessions qui vivaient dans ce pays n'étaient pas des extrémistes, un terme qui, vous le savez, a souvent une connotation fasciste. N'oubliez pas que pour ceux des nôtres qui sont de confession juive, ce sont des monstres.

Pour votre information, sachez que la représentation politique des habitants de ce pays était à l'image de celle de la métropole. Ceux qui dans la rue criaient «Algérie Française» faisaient abstraction de leur couleur politique pour défendre une seule et même cause, celle de garder l'Algérie à la France pour continuer à vivre sur leur terre natale.

Il y avait là en majorité : des socialistes, des gens de droite, des communistes, des modérés. Mais aussi probablement, une petite minorité d'extrémistes de gauche et de droite. La force des gens de ce pays, c'est qu'ils étaient capables de se rassembler quand le pays était en danger, et en l'occurrence il l'était car il s'agissait de la perte de départements français.

Vers la fin de cette guerre, il y avait du désespoir, et quand un peuple ressent un tel sentiment, souvent consécutif à des injustices, il est prêt à se rebeller. D'autant que toutes les promesses qui nous avaient été faites fondaient comme neige au soleil. Les fameux accords d'Evian étant bafoués, nous savions que notre sécurité ne serait plus assurée. C'était le fameux slogan «La valise ou le cercueil» qui hélas s'avèrera exact. Dès les premiers jours de l'indépendance, les pieds-noirs seront soumis à la vindicte populaire qui fera des milliers de morts le 5 juillet à Oran. Quand aux Harkis ils vont subir un véritable génocide. Les extrémistes étaient bien ceux qui assassinaient sauvagement et non pas ceux qui se retrouvaient sans défense !

Pour ce qui concerne le portrait du général Jouhaud qui trône au Centre Culturel des Rapatriés de Valence, il faut que vous sachiez M. Battesti, que ce Français né en Algérie, fût un grand patriote. Il n'avait pas de sang sur les mains ni de massacres organisés sur la conscience. Il défendait la même cause que nous, sans aucune visée personnelle ou politique.

Si tous ceux qui sont descendus dans la rue pour revendiquer ce droit de reconnaissance d'une identité se référant au drapeau tricolore, sont des extrémistes, alors effectivement il y avait beaucoup d'extrémistes en Algérie…En même temps, votre affirmation, ou plutôt votre bourde, a blessé certaines personnes de notre communauté qui ont la même couleur politique que celle à laquelle vous appartenez…

Oui M. Battesti, vous vous êtes trompé en nous affublant d'un tel qualificatif ! Si cela est dû à une méconnaissance historique, à une maladresse, alors faites des excuses publiques à notre communauté et nous saurons pardonner. A contrario, si c'est à dessein parce que votre propos serait guidé par un courant politique dogmatique, alors c'est grave !


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Les excuses de Patrick Battesti

Il avait mal mesuré la teneur de ses propos auprès d'Associations de rapatriés lors d'un précédent conseil. Il a tenu à titre personnel, à préciser sa pensée et à s'excuser. Dans la salle, les observateurs ont apprécié le geste.

Le Dauphiné Libéré - 3 février 2009

Levée de boucliers

Après la levée de boucliers suscitée par les propos infamants tenus par Patrick Battesti envers les associations de rapatriés valentinoises, ce dernier a présenté ses excuses lors du Conseil municipal de février.

L'ensemble des associations composants le Centre culturel des rapatriés avaient adressé, entre autres, un courrier de protestation à monsieur le Maire, afin de demander des excuses publiques de la part de son conseiller municipal.

Sans réponse favorable de la part de la municipalité, elles étaient prêtes à demander la parole avant le conseil municipal pour réitérer cette demande en public.

Ayant reçu l'assurance de la municipalité que monsieur Battesti reviendrait sur ses propos lors du prochain Conseil , les associations de rapatriés ont renoncé à intervenir avant la réunion.


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