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Le 13 mai 1958
Histoire
Sommaire

Histoire d'une révolution
Le début de la fin

ALGER
- 4 juin 1958 -

Discours de de Gaulle au balcon du Gouvernement Général :

« je VOUS AI COMPRIS.

Je sais ce qui s'est passé ici. Je vois ce que vous avez voulu faire. Je vois que la route que vous avez ouverte en Algérie, c'est celle de la Rénovation et de la Fraternité.

Je dis rénovation à tous égards. Mais très justement vous avez voulu commencer par le commencement, c'est-à-dire par nos institutions et c'est pourquoi me voilà.

Je dis fraternité, parce que vous en ferez ce spectacle magnifique d'hommes qui, d'un bout à l'autre, quelle que soit leur communauté, communient dans la même ardeur et se tiennent par la main.

Eh bien. De tout cela je prends acte, au nom de la France. Et je déclare qu' à partir d'aujourd'hui la France considère que dans toute l'Algérie il n'y a qu'une seule catégorie d'habitants. Il n'y a que des Français à part entière. Des Français à part entière avec les mêmes droits et les mêmes devoirs.

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ALGER, 4 juin
Visite du général DE GAULLE
Bien avant 19 heures, la grande foule d'Algérie s'approche du Ministère pour entendre DE GAULLE et essayer de la voir


ALGER

ALGER
- 4 juin 1958 -

Suite du Discours de de Gaulle au balcon du Gouvernement Général :

Cela signifie qu'il faut ouvrir des voies qui, jusqu'à présent, étaient fermées devant beaucoup. Cela signifie qu'il faut donner les moyens de vivre à ceux qui ne les avaient pas. Cela signifie qu'il faut reconnaître la dignité de tous ceux à qui on la contestait. Cela veut dire qu'il faut assurer une Patrie à ceux qui pouvaient douter d'en avoir une.

L'Armée, l'Armée Française, cohérente, ardente, disciplinée, sous les ordres de ses chefs, l'Armée éprouvée en tant de circonstances et qui n'en a pas moins accompli, ici, une œuvre magnifique de compréhension et de pacification, l'Armée Française a été, sur cette terre, le ferment, le témoin et elle est le garant du mouvement qui s'y est développé.

Elle a su endiguer le torrent pour en capter l'énergie. Je lui rends hommage. Je lui exprime ma confiance. Je compte sur elle pour aujourd'hui et pour demain.

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ALGER
- 4 juin 1958 -

Suite du Discours de de Gaulle au balcon du Gouvernement Général :

Français à part entière, dans un seul et même collège, nous allons le montrer pas plus tard que dans trois mois, dans l'occasion solennelle où tous les Français, y compris les 10 000 000 de Français d'Algérie, auront à décider de leur propre destin.

Pour ces 10 000 000 de Français-là, leurs suffrages compteront autant que les suffrages de tous les autres. Ils auront à désigner, à élire, je le répète, dans un seul collège leurs représentants pour les Pouvoirs publics comme le feront les autres Français.

Avec ces représentants élus, nous verrons comment faire le reste.
Ah ! Puissent-ils participer en masse à cette immense démonstration tous ceux de vos villes, de vos douars de vos plaines, de vos djebels. Puissent-ils même y participer ceux-là qui, par désespoir, ont cru devoir mener sur ce sol un combat dont je reconnais, moi, qu'il est courageux — car le courage ne manque pas sur cette terre d'Algérie — qu'il est courageux, mais qu'il n'en est pas moins cruel et fratricide.

Moi, de Gaulle, à ceux-là j'ouvre les portes de la réconciliation.
Jamais plus qu'ici, ni plus que ce soir, je n'ai senti combien c'est beau, combien c'est grand, combien c'est généreux : la France.

Vive la République.
Vive la France.
»


Le Forum est envahi une fois de plus. Le général DE GAULLE au balcon du Gouvernement Général harangue les Français à part entière


ALGER


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